On ne présente plus Natacha Polony. Tour à tour chroniqueuse chez Ruquier puis au “Grand Journal”, chargée de la revue de presse d’Europe 1 et éditorialiste au “Figaro”, la rousse la plus connue du Paf est désormais à la tête de sa propre émission, “Polonium”, diffusée sur Paris Première. Là, elle est enfin libre d’aborder les thèmes qu’elle veut, sous l’angle qu’elle désire et avec des invités triés sur le volet. Car c’est là sa principale qualité, Natacha Polony refuse de se soumettre au diktat du buzz et de l’instant, et garde en tête cette phrase d’Orwell : « Être journaliste, c’est imprimer ce que quelqu’un d’autre ne voudrait pas voir imprimé. Tout le reste n’est que relations publiques. » C’est donc tout naturellement qu’elle a accepté de présider le Comité Orwell, un collectif de journalistes qui souhaite défendre la souveraineté populaire et les idées alternatives dans les médias. Antilibérale revendiquée, souverainiste assumée, républicaine et décroissante, cette agrégée de lettres modernes s’est longtemps spécialisée dans l’éducation, notamment chez “Marianne”, avant d’ouvrir ses horizons aux questions politiques et sociales. Également essayiste amoureuse de la langue française, elle a signé en octobre 2015 “Nous sommes la France”, un ouvrage pour faire le point sur cette France morcelée d’après les attentats de “Charlie Hebdo”. Le Comptoir, qui se retrouve fréquemment dans les déclarations de la journaliste, avait toutefois très envie de débattre avec elle sur les quelques points de discorde pour tenter de distinguer, ensemble, les grands chantiers à venir de la République. La première partie de cet entretien se consacrait aux questions de république, de souverainisme et de laïcité. La seconde partie s’intéresse à l’école, au journalisme et à la décroissance.