Alors qu’une victoire de Benoît Hamon à l’élection présidentielle paraît improbable, on a voulu revenir sur l’évolution d’un parti qui a cédé aux sirènes flamboyantes du libéralisme sous toutes ses formes.
Depuis les années 1980, et notamment depuis son revirement économique de 1983, ce que l’on appelle pudiquement la « gauche de gouvernement » – à savoir, le Parti socialiste (PS) et ses proches alliés – a fait le choix de s’adresser principalement aux « minorités ». Qu’il s’agisse des femmes, des personnes homosexuelles ou issues de l’immigration récente, ces groupes, bien souvent stigmatisés, ont remplacé dans le cœur des socialistes de gouvernement les classes populaires, un électorat pourtant historique, très favorable aux socialistes, et encore plus aux communistes. Il en va de même pour Benoît Hamon, qui concourt péniblement à la magistrature suprême et aurait peut-être eu tout intérêt à s’éloigner de cette vision fragmentée de la société dès le début de sa campagne pour accoucher d’un projet global, recréant du commun à travers le combat contre le capitalisme et ses conséquences mortifères.