Tout a été fait pour que le nom de Fernand Iveton n’évoque plus rien au Français moyen. À l’heure de la commémoration à tout-va, des flashmobs sur les tombes de Verdun aux Journées nationales déclinées sur tous les thèmes, cette figure révolutionnaire de la guerre d’Algérie est enterrée une nouvelle fois, raison d’État oblige. La bombe que le militant communiste avait déposée dans un local désaffecté de son usine algéroise en octobre 1956 n’aura pourtant jamais explosé. Mais la justice française veut un exemple : il sera donc le seul Européen condamné à mort par ses soins. Soixante ans après, Joseph Andras se fait historien et exhume des limbes de la mémoire nationale cet ouvrier membre du Front de libération nationale (FLN), amoureux de sa femme et de la terre algérienne qui l’a vu naître. Oscillant entre un style coupé, précis et tranchant comme une lame, et une poésie constante témoin d’un amour inconditionnel de la langue française, “De nos frères blessés” est un chef-d’œuvre.
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